Une tour aéroréfrigérante humide est un échangeur de chaleur "air/eau", dans lequel l’eau à refroidir est en contact direct avec l’air ambiant. L’eau chaude est pulvérisée en partie haute de la tour aéroréfrigérante et ruisselle sur le corps d’échange. L’air traverse le système de ruissellement et est rejeté dans l’atmosphère. Le refroidissement s’effectue principalement par évaporation de l’eau ; l’efficacité du système est liée à la conception et à l’entretien de la tour aéroréfrigérante ainsi qu’aux conditions atmosphériques (température et humidité).
Un des modes de contamination avéré est la dissémination dans l’atmosphère de légionelles par des tours de refroidissement à voie humide fonctionnant sur le principe de la pulvérisation de l’eau dans l’air, également appelées tours aéroréfrigérantes.
Une tour aéroréfrigérante à voie humide présente des caractéristiques favorables à la prolifération puis à la dissémination par les aérosols des Legionella dans l’atmosphère. Le milieu humide et chaud de ces installations offre des conditions idéales pour le développement des légionelles dans l'eau du circuit et la circulation d'air peut alors entraîner vers le milieu extérieur des gouttelettes qui contiennent des légionelles. Les gouttelettes très fines peuvent pénétrer dans l'appareil respiratoire et provoquer chez des personnes sensibles une infection appelée légionellose.
Il est donc nécessaire de mettre en place dans ces tours aéroréfrigérantes des moyens de contrôle et des moyens préventifs efficaces afin de maîtriser le risque de dissémination des Legionella. En cas de contamination, il convient de mettre en place des actions de nettoyage et de désinfection. D'après la norme AFNOR NF T90-431, le niveau d'alerte est de 10.000 UFC/l.
Des produits chlorés biocides de type Eau de Javel peuvent être utilisés pour désinfecter l'eau, mais en étant source d'une légère pollution chlorée, et au risque de finir par développer des souches microbiennes résistantes à ces désinfectants.
L’air saturé de vapeur d’eau crée un nuage visible à la sortie des tours aéroréfrigérantes par voie humide. Ce nuage appelé "panache" est constitué :
Les principaux éléments constitutifs d’une tour de refroidissement classique sont :
Tout exploitant d’une installation industrielle, d’un établissement recevant du public (centre commercial, hôpital, ...), d’un immeuble de bureaux, d’un immeuble de logements collectifs, etc. peut exploiter une tour de refroidissement de ce type. Celles-ci sont principalement utilisées pour la climatisation des locaux de taille importante, des salles informatiques, ou le refroidissement de procédés industriels dégageant de la chaleur. Ces installations sont soumises au régime d’autorisation ou de déclaration conformément au décret 2004-1331 du 1er décembre 2004 ; les exploitants sont tenus d’effectuer leur déclaration auprès du Préfet de département. Le recensement est tenu à jour par les DRIRE.
ATTENTION : ces tours ne doivent pas être confondues avec des installations de climatisation à voie sèche, sans pulvérisation d’eau, qui ne présentent pas de risques légionellose (telles que des climatisations de voiture ou de logements individuels).
Tour aéroréfrigérante ouverte :
Tour aéroréfrigérante fermée :
Installation de refroidissement de type circuit ouvert :
Les installations qui ne sont pas du type circuit primaire fermé sont des installations pour lesquelles le circuit d’eau en contact avec l’air va de la tour vers un échangeur ou un procédé éloigné de la tour (non accolé à cette dernière).
Dans ce cas, le volume d’eau en contact avec l’air, et dans lequel la concentration des légionelles doit être maîtrisée, est significatif et suppose une surface de canalisation où serait susceptible de se former du biofilm plus grande que dans le cas des installations qui sont du type circuit primaire fermé.
Il est entendu qu’une tour hybride (fonctionnement voie sèche/voie humide) peut être du type circuit primaire fermé si la tour est fermée (circuit d’eau en contact avec l’air restreint à la tour) ou ne pas être du type circuit primaire fermé si la tour est ouverte, comme cela est la cas dans le troisième schéma ci-dessus.
A retenir que :
Tour ouverte : l’eau du circuit à refroidir est directement dispersée sur le corps d’échange de la tour de refroidissement. Une partie de l’eau s’évapore pour assurer le refroidissement de l’eau, l’autre partie est récupérée dans le bac de récupération, puis retourne vers le procédé à refroidir.
Tour ouverte + échangeur non accolé : un échangeur à plaques intermédiaires est disposé entre le circuit à refroidir et le circuit de la tour équipée d’un corps d’échange. Le fonctionnement de la tour est identique à celui d’une tour ouverte avec un circuit d’eau indépendant.
Tour hybride ouverte : ce type de tour est constituée d’une batterie sèche et d’un corps d’échange sur lequel l’eau du procédé ruisselle : le fluide à refroidir circule en premier lieu dans une batterie sèche située au sommet de la tour de refroidissement. Si le refroidissement en mode sec n’est pas suffisant, le fluide est alors dispersé sur un corps d’échange, s’évapore en partie puis retourne à la température désirée vers le procédé.
Installation de refroidissement de type circuit fermé :
Les installations qui sont du type circuit primaire fermé sont des installations pour lesquelles le circuit d’eau en contact avec l’air est circonscrit au niveau de la tour, qu’il s’agisse d’une tour fermée, ou d’une tour ouverte refroidissant un échangeur accolé à la tour.
Dans le cas de ces installations, le volume d’eau du circuit en contact avec l’air est plus faible. Les conditions favorables au développement des légionelles dans le circuit sont minorées par la limitation des surfaces de canalisation où serait susceptible de se former du biofilm, mais le risque de prolifération des légionelles reste présent.
A retenir que :
Tour ouverte + échangeur accolé : l’échangeur à plaques intermédiaire est accolé physiquement à la tour équipée d’un corps d’échange. Le fonctionnement de la tour est identique à celui d’une tour ouverte avec un circuit d’eau indépendant.
Tour fermée (avec échangeur tubulaire intérieur à la tour) : le fluide à refroidir circule dans un échangeur tubulaire disposé dans la tour de refroidissement qui remplace le corps d’échange. Un circuit d’eau secondaire propre à la tour permet de mettre en oeuvre le refroidissement évaporatif.
D’une façon générale, le risque de prolifération est plus simple à gérer lorsque :
Au delà de l’aspect réglementaire, il importe de sensibiliser les exploitants au risque de légionellose lié aux tours aéroréfrigérantes.
Le Guide des bonnes pratiques (juin 2001) " Legionella et tours aéroréfrigérantes " est le fruit d’un travail interministériel (ministères en charge de la Santé, de l’Industrie et de l’Environnement). Son objectif est de contribuer à la prévention du risque lié aux Legionella des tours aéroréfrigérantes. Il comprend deux parties :
Guide pour la réalisation de l’analyse de risque de prolifération de légionelles (février 2005)
Ce guide méthodologique pour analyser les risques de prolifération des légionelles dans les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air a été élaboré par un groupe de travail piloté par le ministère de l’écologie et du développement durable.
Les différents procédés de refroidissement d’eau dans les installations industrielles et tertiaires. (février 2005)
Le guide du CETIAT (Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques) présente les différents procédés de refroidissement dans les installations industrielles et tertiaires. (format PDF).
Guide de formation à la gestion du risque de prolifération des légionelles dans les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air. (Climespace, février 2005)
Ce guide est un support de formation à la gestion du risque de prolifération des légionelles dans les tours de refroidissement. Il s’adresse notamment aux exploitants de ces installations. Il est articulé en quatre parties :
Guide « Traitements pour la gestion du risque de prolifération des legionelles dans les installations de refroidissement » (octobre 2006)
Ce guide présente les différents traitements existants pour lutter contre le risque de prolifération des legionelles et indique les bonnes pratiques d’utilisation concernant chaque type de traitement.
Questionnaire 2004 de recensement national des tours aéroréfrigérantes dans le cadre du programme de prévention de la légionellose.
Rapport d’étude d’aide pour l’élaboration d’un plan de surveillance des installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (rubrique 2921) pour le risque de prolifération des légionelles.
Rapport d’étude : Études des analyses méthodiques des risques lors de dépassement du seuil en légionelles de 105 UFCL dans les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air.
Décret n° 2004-1331 du 1er décembre 2004 modifiant la nomenclature des installations classées 2921 relative aux installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air.
Arrêté ministériel du 13 décembre 2004 applicable aux installations soumises à autorisation.
Arrêté ministériel du 13 décembre 2004 applicable aux installations soumises à déclaration.
Modalités d’agrément des organismes de contrôle, pour le contrôle des installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air, en application des arrêtés ministériels du 13 décembre 2004.
Circulaire du 28 septembre 2006 concernant les mesures compensatoires en cas d’impossibilité technique ou économique de réaliser l’arrêt annuel de l’installation pour nettoyage et désinfection.
Circulaire du 08 décembre 2005 portant sur l’application des arrêtés ministériels du 13 décembre 2004 relatifs aux installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (rubrique 2921).
Arrêté Ministériel du 10 décembre 2007 portant agrément des organismes pour le contrôle des installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air